Jacques LARVARON
L'ORDRE FRACTAL
INTRODUCTION
L'Ordre
Fractal est le titre que j'ai donné à un travail de réflexion que j'ai mené
voici quelques années et que j'ai essayé de composé sous forme de livre.
Mon travail,
sans doute trop ambitieux puisqu'il ne reçoit aucune suite éditoriale, n'est
rien moins d'une tentative d'élaboration d'une métaphysique nouvelle. Si j'ai
la vanité de faire connaître mes idées, c'est justement du fait de la nouveauté
de ma théorie et surtout de l'effet bienfaisant que j'ai ressenti lorsque, en
me forçant à exposer mes idées clairement et de manière cohérente, tout cela
est monté à ma conscience, me montrant un monde et surtout une humanité enfin
compréhensibles.
J'aimerais
partager le bonheur et la plénitude, à la fois intellectuelle, spirituelle et
affective, que j'ai trouvés.
Afin que le
lecteur possède un fil conducteur pour ne pas se perdre dans le dédale des
multiples développements que comporte mon étude, j'ai posé comme but de ma
réflexion la recherche d'une éthique pour l'homme. Mais, et je pense qu'on s'en
persuade à mesure que l'on avance dans mon analyse, ce point est accessoire.
Mon véritable but est l'exposé de ma compréhension de l'univers, de ma conscience
du monde.(le sous-titre)
En 1er
lieu, il m'a semblé capital de bien poser les bases de connaissances à partir
desquelles les raisonnements s'enchaineront.
Sur ce point,
pas d'hésitation ! Parmi les trois grandes sources de connaissances :
religions, philosophies, science, la science, parce qu'elle se donne comme
obligations une reproductivité des expérimentations et une prévisibilité de
leurs résultats, ce qui l'ancre très fort dans le concret et l'objectivité des
faits, m'apparait comme la source la moins imprégnée d'apriori culturels. C'est
donc sur elle que je m'appuie pour partir à la découverte du monde.
Et je
m'attaque à 4 grandes questions :
-- Quels sont
les lois naturelles qui renseignent sur le fonctionnement du monde ?
-- Quelle est
la structure de la matière qui fait connaitre l'organisation du monde ?
-- Quelle est
la nature profonde de l'univers qui révèle son unité et à son harmonie ?
-- Quelle est
la Cause Première des réalités existantes qui permet de saisir la logique du
monde, et par suite, la finalité de l'homme et les valeurs qui doivent le
guider ?
Pour mener à
bien mon analyse en suivant mon but, j'organise mon développement en trois
étapes :
-- Le rapport
entre la matière et l'esprit
-- Le problème
du Mal
-- Le message
véhiculé par les religions (Pour des
raisons de temps, je n'ai pas traité ce point dans cet exposé).
1ère étape : RAPPORT MATIERE-ESPRIT
Pour aborder
ce problème, je commence par m'intéresser à la matière et je fais un survol des
connaissances scientifiques.
1. LES LOIS NATURELLES
La
structuration généralisée de la matière par des forces immuables et
quantifiables est vraiment devenue une vérité lorsque la science a permis de
faire ressortir toutes les lois naturelles à quatre forces fondamentales : la
force nucléaire forte, la force nucléaire faible, la force électromagnétique et
la force de gravitation.
Leur étude et
celle des lois qu'elles induisent permettent peu a peu de comprendre la
formation de toutes les structures connues et de mettre à jour leur
fonctionnement. Le succès de la science est de fonder l'opinion selon laquelle
elles seules régissent le déroulement de tous les processus naturels et qu'il
est possible de considérer l'univers comme un ensemble de structures plus ou
moins instables en interaction permanente. De figé, immuable, l'univers peut
être compris comme un système en évolution, constitué lui-même d'une infinité
de sous-systèmes eux aussi évolutifs.
2. LA STRUCTURE DE LA MATIERE
Grâce à
l'accumulation progressive de connaissances de plus en plus précises, il se
dégage peu à peu ce qui semble être la véritable nature de l'univers matériel :
une imbrication de structures s'étageant en sept niveaux de complexité croissante.
1) QUARKS, encore considérés comme des particules élémentaires, mais dont on
a découvert récemment qu'ils possèdent une structure complexe, assemblés par
l'interaction forte pour former des hadrons (protons et neutrons).
2) HADRONS assemblés entre eux grâce à cette
même interaction pour former les noyaux atomiques auxquels sont accolés, grâce
à l'interaction faible, neutrinos et électrons. Ces derniers, qui s'en étaient
échappés lors de désintégrations "Bêta", sont recaptés et maintenus
en orbite grâce à l'interaction électromagnétique pour former les atomes.
3) ATOMES assemblés par cette force
électromagnétique pour former les molécules simples.
4) MOLECULES assemblées pour former tous les
corps qui constituent, à nos yeux d'humains (nous aussi, pour l'essentiel,
assemblages de macromolécules organiques), la matière.
5) CORPS assemblés dans l'espace par la force
de gravitation pour former les astres.
6) ASTRES de diverses dimensions et
compositions organisés en systèmes stellaires regroupés par milliards pour
former les galaxies.
7) GALAXIES rassemblées en amas et superamas
dont la configuration générale rappelle un ensemble de bulles.
Voilà de
manière très schématique comment, actuellement, il est possible de se
représenter l'univers. Les progrès de la science, dans tous les domaines, qui
ont permis depuis quelques décennies de pénétrer au plus profond des secrets de
la matière, montrent de manière évidente que son organisation est un ensemble
de structures imbriquées. Chaque niveau s'appuie sur les précédents et
constitue la base des suivants. Leurs interactions sont régies par 4 forces
fondamentales dont la majorité des chercheurs pense qu'elles ne sont que des
composantes d'une seule force primordiale. Ce mode de construction se constate dans
tous les domaines et à tous les ordres de grandeur explorés. Chaque fois que la
science a repoussé les frontières de la connaissance, c'est le même schéma qui
est apparu.
Or, les
limites atteintes aujourd'hui ne peuvent pas être considérées comme définitives,
aucune raison purement logique n'autorise à restreindre l'univers à ce qui en
est connu actuellement.
Ainsi, si l'on
veut bien poser comme hypothèse que les niveaux de structuration déjà
connus et acceptés : des quarks aux galaxies, se prolongent de part et d'autre
à l'infini, il est possible de concevoir que l'univers pris globalement
possède une nature fractale.()
3. LA NATURE PROFONDE DE L'UNIVERS
L'hypothèse
d'une nature fractale de l'univers ouvre une voie très riche car elle fait
découvrir des caractéristiques moins évidentes du monde.
1. Infini :
Les
structurations s'étendant sans fin vers les grandes dimensions, cela signifie
que l'univers est réellement infiniment grand et donc que l'énergie qui le
constitue est quantitativement infinie.
De même, les
structurations s'enfonçant à l'infini vers les petites dimensions, et
l'intensité des forces étant inversement proportionnelle à la distance à
laquelle elles s'exercent, cela indique que l'énergie que contient chaque
parcelle de l'univers est également infinie.
Il y a là une
sorte de dimension supplémentaire propre à l'énergie : une intériorité.
L'univers possède une énergie totale infinie, et chacune de ses parties en
possède une, également infinie.
2. Immatérialité
Un univers
dont chaque élément est, à l'infini, un assemblage de sous-unités ne comporte
pas de particule élémentaire "matérialisante". Il n'est structuré que
par des champs de force et donc, en fait, constitué que d'énergie (c'est pourquoi
il peut être fractionné à l'infini)().
La réalité
physique de l'univers n'est en fait que la conséquence de la nature
structurante (attirance-répulsion) de l'ordre agissant. Les structurations
existent grâce à la composante attractive des forces fondamentales et se
maintiennent grâce à leur composante répulsive. Ainsi, dans une molécule, les
atomes, soudés entre eux, ne fusionnent que moyennant un apport d'énergie qui
doit être fournie de l'extérieur (chaleur, pression, mouvement). Nous
ressentons la matérialité de l'univers au niveau, et au seul, dans lequel nous
existons en tant qu'êtres de chair : le niveau moléculaire, parce nous sommes
nous-mêmes des constituants de la même entité, formés des mêmes molécules et
fonctionnant sous l'impulsion des mêmes forces et selon le même ordre.
Pourtant, si
la matière apparait tangible, il ne s'agit tout de même, essentiellement, que
de vide parcouru par des rayonnements. En réalité, la matière n'est rien
d'autre que de l'énergie organisée.
3. Ordre :
Les entités
qui composent l'univers possèdent une réalité parce que celui-ci est régi par
des forces immuables (au moins à notre échelle) qui, en exerçant une double
action : attractive et répulsive, individualisent les structures constitutives
de l'univers et règlent leurs interactions.
Ces
interactions sont la conséquence de l'énergie qui émane de chaque entité().
Cette énergie possède deux caractéristiques :
·
La puissance qui déstabilise, libérant les
constituants des structures organisées.
·
La richesse issue des multiples modulations
qu'elle subit au long de sa diffusion dans l'espace et qui influe sur les
structures en les remodelant en douceur et en finesse.
L'énergie qui
circule et lie entre eux tous les corps constitués est donc à la fois source de
désordre et d'ordre ; Désordre lors de la déstabilisation, ordre lors de la
recomposition des structures.
Le niveau
d'ordre d'un système se caractérise par la richesse et la finesse des interactions
de ses structures internes, c'est à dire par la qualité de leurs échanges
d'énergie.()
4. Evolution :
En permanence,
les structures se construisent et se décomposent, les assemblages s'édifient et
s'écroulent. Rien de ce qui s'établit n'est durable, tout ce qui existe est en
transformation. Des champs de force, même atténués mais par endroits extrêmes,
distordent l'espace ; des rayonnements, parfois très énergétiques, le
sillonnent en semant le trouble ; des particules transportent une énergie
qu'elles dispensent partout lors de collisions. Cette activité générale et
perpétuelle interdit la stabilisation d'un quelconque environnement, elle
exerce des contraintes perturbatrices sur toutes les structurations déjà
formées. L'énergie est une donnée fondamentale de l'univers, le mouvement lui
est indissociable. L'instabilité en est la conséquence, d'où la disponibilité
continuelle des constituants pour établir de nouvelles combinaisons.
C'est ainsi
que l'univers évolue et se transforme. Ce processus est inhérent à la force
primordiale, c'est à dire qu'il est en oeuvre partout où se trouve une parcelle
d'énergie. La complexification ne possède aucune limite, elle peut être
qualifiée d'infinie elle aussi. L'énergie structurée par un ordre immuable est
à l'origine d'un processus évolutif permanent.
Le sens
de cette évolution, qui ne peut être perçu qu'à notre l'échelle de temps et de
dimension, apparaitra dans la partie consacrée au problème du mal.
5. Eternité :
Le temps est
un concept totalement conventionnel issu de l'esprit humain qui concrétise la
réalité d'une l'évolution.. Il dépend uniquement de l'ampleur des mouvements de
l'environnement.()
Dans le
contexte d'infinitude de l'univers que nous impose l'hypothèse fractale,
l'énergie infinie implique que les mouvements seront perpétuels et donc que
l'univers est éternel.
Par ailleurs,
comme le temps est la mesure d'un rythme moyen des changements dans une zone et
à un moment donnés, il ne peut donc être identique partout. Le temps n'est pas
une donnée fixe de l'univers, il n'a de virtualité, et de sens, que localement,
à un point précis, là où une cadence d'évolution peut être individualisée. Il
est variable selon le lieu, l'époque ou l'ordre de grandeur que l'on considère.
Un univers fractal possédant un nombre infini de niveaux de structurations est
donc atemporel.
+++++++++++++
Sur la base de
connaissances objectives issues de la recherche scientifique, il a été possible
de découvrir un certain nombre de particularités de notre monde qui
n'apparaissent pas directement : infini, immatérialité, ordre, évolution,
éternité.
A partir de ce
niveau de connaissances, il est possible de mettre à jour la véritable nature
de l'univers.
Cette nature
profonde se trouve résumée dans la célèbre formule : E = MC² : Elle signifie que l'énergie se manifeste
sous forme de mouvement et qu'à l'inverse, tout mouvement est un transfert
d'énergie. Celui-ci possède une source : un événement, qui détermine les
caractéristiques de l'énergie transférée. On peut donc dire que tout transfert
d'énergie est le reflet de l'événement, naturel ou provoqué, qui l'a fait
naitre.
Lorsque cette
énergie est captée, il est possible d'y découvrir des renseignements sur
l'événement source et sur le milieu qu'elle a traversé et qui l'a influencée.
L'ampleur et la précision de ces connaissances seront fonction d'une part, de
la finesse de la lecture des caractéristiques de l'énergie captée et d'autre
part, de l'interprétation qui en est faite. Cela signifie que tout transfert
d'énergie est porteur d'informations. Leur sens n'apparait que dans la mesure
où il est possible d'en déchiffrer le code.
L'univers
fractal tel que l'analyse vient de le montrer est une entité immatérielle en
évolution. Il ne s'agit que d'énergie dotée d'un mouvement ordonné, que de
transferts d'énergie. Ceux-ci pouvant être considérés comme des échanges
d'informations, l'univers fractal peut donc se concevoir comme uniquement
constitué d'informations. Quiconque sait les lire peut être renseigné sur
tous les événements qui en sont la source.
Que l'homme,
infime partie d'un ensemble incommensurable, doté d'un cerveau minuscule au
regard de l'univers, support d'un esprit très exigu, ne soit capable d'en
saisir qu'une infinitésimale partie ne doit pas empêcher de concevoir que tous
les transferts d'énergie, c'est à dire l'univers en tant que tel puisque
fondamentalement il n'est que cela : une énergie infinie en évolution, sont en
fait des informations. Ne pas être en mesure d'en connaître ni le destinataire,
ni le mode de saisie et d'interprétation, ni surtout la finalité n'est pas un argument
pour repousser la conclusion étonnante, voire dérangeante : l'hypothèse
fractale permet d'appréhender l'univers comme un champ infini d'échanges
d'informations.()
A ce point du
raisonnement, on peut comprendre comment l'esprit est lié à la matière. L'un et
l'autre ne sont fondamentalement que de l'information.
Cependant,
afin de mieux structurer mon argumentation, parvenu à ce point, j'ai choisi de
poursuivre mon analyse vers l'homme car, en tant que réceptacle de la forme la
plus élaborée de l'Esprit : la Conscience, il m'a paru indispensable d'en
approfondir la nature avant de prétendre établir précisément le rapport de
l'esprit à la matière. Comme, en même temps, le Mal (envisagé comme une
intention de nuire) est l'apanage de l'homme, les deux questions se chevauchent
et, à mon sens, ne pouvaient recevoir qu'une réponse synthétique globale que je
développe dans la section "Métaphysique".
2ème étape : LE PROBLEME DU MAL
Là se situe le
coeur même de ma recherche. La solidité de toute réflexion concernant l'éthique
dépend essentiellement de la profondeur de l'analyse du problème du Mal.
Pour y
répondre, ma démarche passe par trois stades :
1)
L'évolution vers l'homme
2)
PSYCHOLOGIE
3)
SOCIOLOGIE
1. L'EVOLUTION VERS L'HOMME
Ma recherche
d'une logique évolutive menant à l'homme se fait bien sûr sous l'angle de
l'hypothèse fractale selon laquelle l'information se révèle l'essence de
l'univers. L'aboutissement de cette démarche est que l'apparition de la Vie
puis l'émergence de l'Esprit peuvent se comprendre comme les étapes d'un
phénomène cosmique unique : une évolution des informations.
L'univers
fractal, qui est un ensemble illimité de transferts d'informations, c'est à
dire d'énergie circulante, est soumis à des lois qui opèrent comme forces
structurantes. Sous cette pression irrésistible, l'énergie s'organise en
niveaux successifs, concentrant de la sorte les informations qu'elle
transporte. Parvenues à un stade d'enrichissement peutêtre charnière, celui des
molécules, la capacité que possèdent ces informations à enrichir les structures
existantes éclate en donnant naissance à un phénomène particulier : la Vie. Les
informations contenues dans la forme tridimensionnelle des molécules organiques
(leur stéréospécificité) mettent en route des réactions catalytiques qui sont à
l'origine de la Vie.
La Vie peut
donc se concevoir comme un moyen pour les informations, structurées et donc
attachées à la forme (la matière inerte), de se perfectionner grâce à la
faculté de reproduction que possède la molécule d'ADN
Une fois
engagé dans cette voie, le flot des informations échangées n'a fait que
s'enrichir. La sélection des formes de vie a toujours répondu à la nécessité de
mieux manipuler plus d'informations, d'où le développement du système nerveux
et d'un organe spécialisé : le cerveau.
L'extraordinaire
complexité du cerveau apporte à l'homme une faculté d'abstraction qui autorise
la représentation des connaissances sous une forme symbolique. L'Esprit
représente une étape importante de l'évolution des informations lorsqu'elles
deviennent des pensées abstraites symbolisant d'abord des sensations (captation
d'ondes émises par le corps lui-même et par les éléments présents dans
l'environnement) puis des concepts (symboles possédant un niveau supérieur
d'abstraction).
Pour
accompagner l'évolution, les informations, prisonnières de la structure :
l'encéphale se dégage du hasard (les mutations génétiques qui modifient les
instincts) pour adopter, chez l'homme, une méthode d'organisation directement
dirigée par les informations : imitation, apprentissage, raisonnement,
conscience(). Grâce à ces facultés, ce sont les informations
et non les gènes, qui structurent les réseaux neuronaux.
Leurs
configurations d'un nombre quasi illimité(), sont
crées et modifiées en permanence par les informations qui cheminent dans
les fibres nerveuses sous forme de petites impulsions : les potentiels
d'action.(). Chacune d'elles représentant un symbole précis,
constituent la mémorisation, enregistrée dans la structure, des informations
circulant sous forme d'énergie pure. Cette énergie donne naissance à des
pensées en raison des interactions continuelles très précises et très ordonnées
qu'elle engendre. L'esprit n'est en fait rien d'autre que l'activité de
traitement des informations. Plus profondément, il s'agit d'énergie
organisée et s'organisant.
Les trois
manières d'être qui coexistent dans l'univers : la matière, la vie et l'esprit,
sont des niveaux de richesse des échanges d'informations ; Ce sont des
niveaux d'ordre.
La conscience,
sorte de mise en résonance de l'esprit, utilise la matière comme support pour
rejoindre l'entité qui l'a fait naitre : l'univers, en se fondant à elle par la
faculté qui constitue sa nature profonde : les transferts d'informations.
2. PSYCHOLOGIE
A partir de
cette optique, je ne peux envisager le fonctionnement du psychisme de l'homme
que dans la logique du processus cosmique d'évolution de l'information.
Parce que le
mécanisme de sélection naturelle a débarrassé l'homme des instincts, les
réseaux neuronaux sont complètement malléables, structurés uniquement par les
informations. Cela signifie que chaque individu, à la naissance, ne possède que
des potentialités et restera toute sa vie sous l'influence de l'environnement.
Il en résulte à la fois une adaptabilité permanente et une homogénéité
culturelle de l'humanité.
Adoptant la
théorie de R. GIRARD, je déduis que le psychisme se construit grâce à une
faculté fondamentale inscrite dans le métabolisme du cerveau : le mimétisme
Pour
comprendre le mécanisme mimétique, il faut accepter le fait que l'homme soit
totalement débarrassé des instincts. Il vient au monde avec un cerveau doué des
plus grandes potentialités, mais celles-ci se développent sous la seule
influence de l'environnement. Très vite après sa naissance, le bébé devient
capable de distinguer dans sa sphère d'intérêt, qui ne cesse de s'agrandir, les
éléments attirants ou désagréables, puis ceux qui sont passifs de ceux qui sont
actifs. Ces derniers lui occasionnent des sensations beaucoup plus fortes.
Lorsqu'ils sont positifs, son attachement à leur égard se renforce. Il les
place au centre de son monde puis, en raison de la richesse progressive et
toujours adaptée de leurs réactions en réponse à ses demandes (c'est en cela
surtout qu'il considère qu'ils sont actifs), il les haussent en références
absolues. Toute la suite de la formation de son psychisme se fait par rapport à
ces modèles et plus précisément au plus fort d'entre eux, celui qui le materne
: la Mère.
Il focalise
son attention sur elle, lui attribue la perfection. Grâce à cela, par le
mécanisme d'imitation que l'évolution a rendu chez l'homme particulièrement
efficace, il intègre, c'est à dire, il prend pour siennes ses classifications
du monde. La perception qu'il en acquiert est le reflet de celle de son modèle,
ses propres structurations internes se calquent sur les siennes. C'est de cette
façon qu'il apprend à connaitre l'environnement et surtout à se connaitre
lui-même puisqu'il est le plus significatif des éléments qui constituent
l'univers de sa mère. Il se découvre dans l'image de lui-même qu'elle lui
renvoie. Le soubassement de la conscience s'établit de cette manière.
Cette façon de
pénétrer dans le psychisme d'un modèle considéré comme la perfection, de
s'assimiler à lui pour en incorporer ses structurations fondamentales et les
reproduire, est beaucoup plus qu'une imitation. Il y a identification au
modèle et adoption sans jugement de l'ensemble de ses schémas mentaux. Ce
processus qui fonctionne de manière totalement automatique consiste à
reproduire une copie la plus parfaite possible de ce qui est perçu comme une
référence absolue. Il s'agit de mimétisme.
Cette adoption
des schémas mentaux de personnes attirantes est automatique, inscrite dans le
métabolisme. C'est sur la base de ces acquis, et influencés par eux, que
l'éducation programmée se charge, ensuite, de conditionner l'esprit de chaque
individu.
Seulement, la
force que représente cette adaptabilité est en même temps une faiblesse. En
effet, les acquis, pour rester cohérents et ne pas saturer les capacités
intellectuelles, doivent être sélectionnés. Ces choix qui pendant de nombreuses
années, voire à tout jamais (on touche là au problème de la liberté), ne
peuvent se faire par une analyse raisonnée, sont sous l'influence de
l'émotivité. Ils ne s'opèrent pas d'après un jugement des informations qui
seront assimilées (ce qui serait un nonsens puisque l'assimilation est
inévitablement préalable au jugement), mais à partir d'un élan vers un modèle :
parents, maitre, amis, idoles ..., dont les schémas mentaux, mimétisme oblige,
sont adoptés sans jugement.
L'équilibre
psychique ne sera obtenu que si ces schémas, acquis tout au long de l'enfance,
de l'adolescence, de la vie, restent toujours cohérents et adaptés à
l'environnement. Comme cette condition ne saurait être remplie, l'esprit,
tiraillé par les divergences culturelles incorporées, génère des conflits
internes. Ces tensions de base, d'origine extérieure, créent une insatisfaction
diffuse qui risque de s'amplifier au cours de la vie. En effet, dès lors qu'ont
été assimilés ses schémas mentaux, le modèle (volontaire ou non) devient un
égal. Là se situe le noeud du problème du Mal, car, dans un contexte social
conflictuel, ce qui est généralement le cas, cette égalité débouche, non sur la
fraternité, mais sur une indifférenciation à partir de laquelle s'enclenche le
phénomène destructeur du désir : Ce que possède le modèle, son attribut, est
nécessairement considéré comme du et est donc convoité.
Or, pour se
valoriser, ce qui est l'ambition intime de tout homme (que l'état du monde a
rendu forcément insatisfait, peu ou prou) chacun cherche à être modèle en
exhibant plus ou moins ouvertement son attribut. Mais en même temps, pour
rester modèle, il doit en restreindre la diffusion. Le voilà donc contraint à
élever des obstacles à la possession. Obstacles insurmontables pour la plupart
des sujets. D'où une frustration qui renforce l'insatisfaction de base qui
avait conduit à une recherche de modèle. Le résultat est un renforcement du
prestige du modèle() qui interdit de mettre en cause les
obstacles et donc oblige à affecter l'insatisfaction au manque de conformité
avec le modèle résultant de la non-possession de l'attribut.
Alors, le
cycle infernal : désir-déception-insatisfaction-désir, peut s'enclencher,
jusqu'à la violence, jusqu'au phénomène de société, jusqu'à la crise mondiale.
Deux
seuls freins : la religion et la loi civile.
Une
seule sortie : la conscience.
3. SOCIOLOGIE
Pour aborder
l'étude sociologique, je possède donc deux clés : L'homme est le fruit d'un
processus évolutif et son psychisme se construit essentiellement par mimétisme.
Pour bien
comprendre comment se comporte l'homme en société, je reconstitue le cheminement
qui le fait émerger de l'animalité en reconstituant la progression des rapports
sociaux qui résulte de l'évolution du psychisme.
Le psychisme
animal se caractérise par sa subordination aux instincts. Ceux-ci, issus du
génome, possèdent une certaine rigidité qui engendre une différenciation
individuelle à partir de laquelle peut s'établir une hiérarchie basée sur la
Loi du Plus Fort. A mesure que les instincts laissent la place au mimétisme
comme mécanisme de formation des schémas mentaux, le psychisme devenant
indéterminé et fluctuant, la Loi du Plus Fort perd de son efficacité, jusqu'à
devenir caduque. Le problème se pose alors, non pas de savoir par quoi cette
loi a été remplacée, (l'ethnologie nous apprend qu'il s'est agi des religions
"primitives"), mais comment s'est fait la transition, c'est à dire
comment s'est développée cette forme nouvelle de relations sociales.
Toujours dans
les traces de R. GIRARD, je découvre la solution dans le mimétisme lui-même,
mécanisme issu d'un processus évolutif transcendant et origine du problème.
Le mimétisme,
en action dans de petites communautés, crée un phénomène d'indifférenciation
générale qui entraine tous les sujets dans la spirale du désir et aboutit à une
violence radicalisée. C'est dans ce contexte que le différent c'est à dire le
non-violent apparaît comme anormal, donc suspect. Il se crée alors un
puissant courant d'influence réciproque qui attise le ressentiment contre lui et
le transforme en bouc émissaire. Il concentre sur lui toute la haine de la
communauté.
La haine
unanime contre le bouc émissaire recrée un sentiment de solidarité et conduit à
son élimination physique. Cet assassinat est collectif. Il s'agit
véritablement, du sacrifice d'une victime émissaire.
C'est alors
que se produit le phénomène charnière. S'il n'a pas lieu, la communauté éclate
et se perd. C'est ce que R. GIRARD appelle le "signifiant
transcendantal" à l'issu duquel la victime émissaire est déifiée. Il
s'agit d'un phénomène crucial à la base des sociétés humaines.
A partir de cet
événement, s'édifie tout le système "Religieux Primitif", avec ses
totems, ses tabous, ses mythes, ses rites, sa loi et sa hiérarchie sacrée.
Voilà comment se sauve l'humanité naissante et comment, de crise en crise et
moyennant une évolution vers le système "Royauté Sacrée"(),
elle traverse plusieurs millions d'années pour perdurer jusqu'à notre époque et
assumer cette extraordinaire mutation culturelle que nous sommes en train de
vivre.
Mutation qui
aujourd'hui est à un stade crucial car, au cours des temps, après maints
conflits meurtriers qui, de proche en proche, ont déstabilisé les nations de la
Terre entière, s'est instauré un état de crise qui peut maintenant être
qualifié de mondial.
Aujourd'hui,
les moyens modernes de transport et de communication ayant permis d'étendre la
zone d'influence des nations à la planète entière, il était inévitable que, par
un effet de complémentarité des techniques mises en oeuvre dans les différents
domaines, les armes se soient haussés jusqu'à une portée et une puissance
équivalentes. Le niveau de destruction et le rayon d'action des armements ont
atteint le niveau mondial.
Les conflits
se résolvent dorénavant à l'échelle du globe, le danger de destruction concerne
la Terre. L'humanité est parvenue à un stade de son évolution où son existence,
et par extension celle de toute vie, se trouve remise en cause. Et c'est
elle-même qui tient l'avenir de la planète entre ses mains.
METAPHYSIQUE
A ce stade du
raisonnement, je me trouve à un point charnière.
-- Je possède, grâce à la science, les réponses
(toujours partielles mais éclairantes)
aux deux premières questions scientifiques : Les lois et l'organisation
de l'univers.
-- Dans la 1ère étape, ma recherche du rapport
matière/esprit m'a permis d'ébaucher la réponse concernant la nature profonde de l'univers : champ
d'informations.
-- Dans la 2ème étape, ma démarche pour
résoudre le problème de l'existence du Mal, m'a donné de découvrir le mode de
fonctionnement du psychisme de l'homme : le mimétisme.
A ce carrefour,
une voie s'impose à moi. Comme je dois approfondir la recherche de la nature
profonde de l'univers, j'épuise cette question ce qui m'amène tout
naturellement à traiter de la dernière question scientifique : La cause
première des réalités existantes.
En même temps,
cette réflexion au plus haut niveau résoudra de manière définitive les
problèmes du rapport Matière/Esprit et de l'existence du Mal.
Ainsi, après
avoir posé l'hypothèse d'une nature fractale de l'univers à partir de laquelle
j'en déduis les caractéristiques principales : évolution, ordre, immatérialité
et infini, qui le montrent comme un champ infini d'informations, je pousse
l'analyse plus loin et découvre une réalité encore plus fondamentale.
1. VIE
EVOLUTION +
ORDRE
Quelle que
soit la définition qui peut en être trouvée et qui met en avant une facette
particulière de ce phénomène extrêmement complexe, la Vie apparait en définitif
comme une évolution ordonnée. La reproductivité n'est pas une qualité
nécessaire. Au niveau de l'individu, elle constitue une simple solution à une
imperfection : la mortalité qui, dans un univers en perpétuel remaniement, est
une issue irrémédiable. Au niveau du phénomène, il ne s'agit que d'un
perfectionnement grâce auquel l'évolution se trouve démultipliée et permet de
faire éclater toutes les potentialités d'un milieu favorable.()
Aussi, dès
lors que l'on accepte la réalité de son évolution et de son ordre, ce qui n'est
plus guère déniable, il est permis de considérer l'univers comme une entité
vivante.
2. ESPRIT
VIE +
IMMATERIALITE
L'univers
fractal est donc une entité vivante dont le mode d'existence consiste
uniquement en transferts d'énergie organisés. Du fait de l'ordre qui en
résulte, à la fois il se crée des structures stables et il s'établit des échanges
d'informations. Toute énergie est donc en même temps forme et information ;
matière et rayonnement. C'est pourquoi elle peut être saisie sous ces deux
aspects : corpuscule et onde, corps et esprit. Il semble que la réalité sous
laquelle apparait toute entité dépend, non de sa nature propre, mais uniquement
du type des informations qui auront été interprétées dont est porteuse
l'énergie qui la constitue. Ainsi :
-- Un
quantum d'énergie peut être perçu comme une particule simple, une et
matérielle dotée d'une masse, d'un "spin" (mouvement rotatif), d'un
mouvement, d'un contour, etc ou bien comme une onde possédant une fréquence,
une amplitude, une modulation, etc.
-- Un objet
possède une forme, un poids, une position spatiale, etc mais aussi une couleur,
une température, un magnétisme et tout un spectre de rayonnements porteurs
d'informations aptes à le faire connaitre.
-- Un être
vivant, c'est un corps possédant telle apparence et telles caractéristiques
physiques mesurables mais encore, plus profondément, un intellect, une
personnalité, une sensibilité, une aptitude à communiquer et à aimer.
La
spiritualité étant un phénomène qui se résume à une manipulation d'idées c'est
à dire d'informations et l'univers fractal n'étant qu'échange d'informations,
il est concevable de considérer que sa vie se situe au niveau spirituel.
Notre capacité
forcément particulière et extrêmement limitée à interpréter la masse des
informations qui nous parviennent de toutes parts ne doit pas nous empêcher de
concevoir que toute information, aussi fine soit-elle et imperceptible pour nos
sens, peut, dans l'absolu, être perçue, manipulée par une autre entité
(consciente ou non) et servir un ordre dont nous n'avons, et n'aurons jamais,
idée.
Ainsi, par une
démarche inductive à partir d'une hypothèse scientifique : la fractalité de
l'univers, on parvient à la conclusion que la matière n'est qu'un aspect des
réalités existantes. L'univers possède une nature beaucoup plus profonde : la
matière et l'esprit, comme la forme et l'onde, sont de même essence :
transferts d'informations. Le passage de l'un à l'autre (et dans les deux
sens) dépend uniquement de la densité et de la richesse des échanges internes
propres à une structure particulière. C'est pourquoi il y a continuité, et non
saut qualitatif, entre l'Inerte, le Vivant et le Spirituel.
3. CONSCIENCE
ESPRIT + INFINI
La conscience
que nous ne connaissons que dans un être particulier : l'homme, apparait comme
un ordre ayant atteint le seuil de complexification requis dans une entité
localisée. L'évolution est passée par le stade matériel, puis vivant et enfin
spirituel avec, à chaque étape, une spécialisation de quelques entités : Elle a
procédé par élitisme. Parmi un ensemble très large, quelques entités seulement
franchissent l'étape suivante.
Or, cette
complexification a emprunté deux directions : l'une que l'on pourrait qualifier
d'horizontale car elle se développe dans un même ordre de grandeur : le niveau
moléculaire et passe par les corps simples et la Vie pour aboutir à l'homme, et
une autre de verticale, car chaque étape est un niveau de structuration qui
englobe les précédents : les astres, les galaxies et, au terme d'un nombre
d'étapes indéterminé, l'univers.
Nous ne
percevons l'esprit que chez les êtres qui existent sur le même plan que nous :
les espèces qui peuplent notre planète. Mais le niveau d'ordre où ils sont
parvenus existe également dans une autre échelle de dimension : le cosmos.
L'univers tout entier n'est qu'un champ illimité d'échanges d'informations.
C'est de ces
mêmes informations, s'enrichissant en permanence du fait de leurs interactions
ordonnées dans un milieu favorable, qu'est née la Vie d'où est issu l'Esprit
puis la Conscience.
Il convient de
ne jamais perdre de vue que la logique de l'évolution des espèces (au moins sur
notre planète) impose que l'être vivant de base est la cellule. L'homme
est un assemblage de cellules (plusieurs dizaines de milliers de milliards !!)
qui n'ont pas totalement abandonné leur autonomie. Chacune d'elles fonctionne
et se reproduit pour son propre compte, mais en harmonie avec l'ensemble.
La conscience
humaine n'est pas une addition des consciences individuelles de chacune des
cellules qui composent le corps. C'est un phénomène qui provient de l'activité
d'un sous-ensemble constitué en système. Et fondamentalement, ce phénomène
n'existe que parce qu'il y a harmonie et ordre et pour créer harmonie et ordre.
La
conscience est bien issue de la Vie, mais elle est extérieure à elle.
L'esprit n'est pas inhérent à la Vie, seulement, dans le contexte terrestre,
elle en est le support.
Or, ce schéma
est indépendant de l'échelle de grandeur où le processus est en jeu. Le niveau
moléculaire qui est le nôtre n'est qu'un niveau parmi l'infinité des niveaux de
structuration. Aucune raison ne permet de dire qu'il est exceptionnel si ce
n'est qu'il est celui où nous existons. Pour l'affirmer, il faudrait les
connaitre tous, ce qui, dans l'hypothèse fractale, est bien sur impossible.
Aussi, prétendre que la Vie et la Conscience ne peuvent naitre qu'au niveau
moléculaire ne constitue qu'une opinion restrictive et non fondée.
Cela signifie
que la Conscience, considérée comme un niveau d'ordre, est un phénomène aussi
universel que le sont les lois naturelles, la structuration de la matière et la
nature profonde de l'univers.
Mais alors !
N'est-il pas admissible de généraliser au niveau le plus global et considérer
qu'il EST une Conscience à l'échelle de l'Univers. Que l'Univers, champ infini
d'échanges d'informations, Esprit, puisse également être Conscience ?
4. LA CAUSE PREMIERE
Pour
schématiser le processus d'évolution de l'Univers tel qu'il nous est connu, il
est possible d'en distinguer quatre étapes :
INFINIS organisés selon un
PRINCIPE D'ORDRE = UNIVERS
ENERGIE structurée par les
FORCES FONDAMENTALES = MATIERE
INFORMATIONS enrichies par la
COMPLEXIFICATION = VIE
ESPRIT porté à l'abstraction
grâce au MIMETISME = CONSCIENCE
Ces quatre
stades sont en fait des niveaux d'ordre qui coexistent et sont complètement
imbriqués. Chacun est constitué de tous les précédents et sert de tremplin pour
les suivants.
-- Du côté
de la nature des constituants, l'esprit est un ensemble d'informations et
plus essentiellement, de l'énergie en mouvement.
-- Du côté
des mécanismes en action, le mimétisme s'inscrit dans la logique de
complexification issue des forces fondamentales.
-- Du côté
du mode d'existence, la conscience émerge de la vie qui est une forme
d'expression, beaucoup plus évolutive, de la matière.
De l'ensemble,
il ressort une unité fondamentale et une harmonie qui mettent en évidence la
nature profonde de l'univers. Il ne s'agit que d'énergie organisée.
L'énergie
existe en tant que telle à travers l'action qu'elle exerce, attraction ou
répulsion. Il en résulte un mouvement duquel un ordre émerge.
Ainsi, pour
schématiser le processus qui fonde l'existence même de l'univers, c'est
l'enchainement Energie a Mouvement a Ordre qui vient immédiatement à
l'esprit et ne semble pas être contestable. Cependant, ce raisonnement comporte
une lacune car il n'y a aucun lien entre le mouvement et l'ordre. Le mouvement
pourrait si bien être complètement et totalement désordonné.
Alors que si
on prend le raisonnement dans l'autre sens, on peut considérer que l'ordre est
l'énergie en soi car il est cause des mouvements. L'énergie que nous percevons
et quantifions n'est en fait que la force exercée par l'ordre en action. Les
perturbations incessantes que provoque cette action qui modifie constamment
l'équilibre de l'ensemble se répercutent à l'infini sous forme de mouvements
qui animent le monde et engendre ainsi une énergie qui, se transmettant de
proche en proche, perturbe peu ou prou l'univers tout entier qui, de ce fait,
reste en recherche permanente d'ordre.
Le niveau
d'ordre, et lui seul, détermine le mode d'existence auquel est parvenue chaque
entité
MATIERE, lorsque les forces fondamentales
maintiennent l'énergie dans un carcan trop rigide où les interactions sont
limitées et la liberté d'action (c'est à dire l'éventail des solutions évolutives
possibles) quasi inexistante.
-- VIE, lorsqu'un seuil de complexification
atteint rend efficace une information donnant aux entités parvenues à ce stade
une capacité à évoluer et se mouvoir plus vite et plus librement que les seules
forces fondamentales ne l'autoriseraient.
-- CONSCIENCE, lorsque, dans un système en
complète connexion avec le milieu, les informations, grâce à une concentration
de leur sens, s'auto-enrichissent pour devenir des pensées qui permettent de
représenter le milieu où elles évoluent selon une optique extériorisée qui
prend en compte leur propre existence.
C'est donc
bien l'enchainement Ordre a
Mouvement a Energie, beaucoup
plus logique et explicatif qui doit être adopté.
L'Ordre, en
tant que concept abstrait, est le fondement de l'évolution du monde et donc à
la fois, source de l'énergie qui crée les structures et origine de leur manière
d'être.
L'Ordre est
la Cause première des réalités existantes.
L'Ordre
premier rend l'histoire du monde parfaitement cohérente. C'est un Principe
totalement neutre. Il est structurant, et c'est de cette manière qu'il est
créateur. L'Ordre EST parce qu'il structure, EN ACTE. Il est
perpétuellement structurant. Cela signifie que toute entité est instable sinon
le processus serait bloqué. L'instabilité n'est donc pas incompatible avec la
notion d'éternité. C'est cette instabilité qui, en même temps que le moteur de
l'évolution, c'est à dire de l'enrichissement des informations qui mène à la
Conscience, est à l'origine du Mal : explosions cosmiques, catastrophes
naturelles terrestres, mais aussi, mimétisme, désir et crises culturelles.
Abordé sous
cet angle, l'origine des malheurs du monde (considérés sur le plan évolutif,
non sur le plan individuel) se révèle d'une nature qui dépasse la morale ; son
essence est bien plus profonde, bien plus fondamentale et transcende l'éthique
à échelle humaine ; elle est identique à celle du processus qui l'a fait naitre
et dont est issue l'humanité : l'Ordre. Celui-ci étant ACTE, c'est à dire
création perpétuelle, il impose le mouvement donc un certain niveau permanent
de déstabilisation. Tout le processus évolutif qui mène à l'homme est bâti sur
cette instabilité :
1. La
Terre ne s'est formée qu'à l'issu d'un cycle cosmique particulièrement
explosif et destructeur : "Novæ" et "Supernovae", sans
parler des soubresauts beaucoup plus fondamentaux dont l'homme n'aura jamais
connaissance.
2. La
Vie ne pouvait s'établir que dans le cadre d'une instabilité
moléculaire fondamentale qui a vu avorter un nombre incalculable de cycles
embryonnaires.
3.
L'homme n'est apparu qu'à la suite d'un processus de complexification
de la Vie dont le moteur : l'adaptation, ne fait aucune part à la moralité.
4. L'humanité
n'est parvenue au point où elle est actuellement que grâce aux crises
mimétiques meurtrières qui ont permis l'évolution des esprits vers une liberté
sans laquelle la conscience ne peut s'épanouir.
5. Les
hommes s'entredéchirent parce que le mécanisme à l'origine de la
conscience est en même temps à l'origine du désir. L'individu doit imiter pour ETRE. C'est ce mimétisme qui lui forge sa CONSCIENCE, mais avant qu'elle ne parvienne à
un niveau lui procurant un équilibre apaisant et libérateur, il imite encore
pour AVOIR.
La question
reste encore de savoir si le processus évolutif qui a généré l'homme mène à ce
niveau et si l'humanité sera un jour apaisée.
Ainsi, au
terme d'une quête philosophique, la question du rapport de la matière à
l'esprit et le problème du Mal trouvent leur réponse dans un même système
métaphysique :
L'ORDRE EST PREMIER
et ne possède comme nature que de structurer, en acte.
L'unité
fondamentale et l'harmonie du monde ressortent complètement : Un Principe
induit le processus global de l'Evolution d'où, par accroissement de l'Ordre,
émerge la Conscience. De la matière à la Conscience, les bases sont les mêmes,
la logique est identique, seul diffère le niveau d'ordre. Puisque l'Univers est
constitué d'une seule et même énergie que le Principe d'Ordre oblige à se
complexifier dans un mouvement perpétuel, sa résurgence sous forme
individualisée, dans des entités indépendantes, les hommes, était dès le
principe inévitable.
LA CONSCIENCE, qui émerge de l'évolution
induite par la structuration active et permanente de l'univers, EST SECONDE, de même que la notion d'éthique
qui prend naissance avec elle.
En même temps,
s'éclaircit le problème fondamental de la nature divine.
Mais c'est là
un développement que je n'ai pas entrepris dans cet exposé car, pour rester
dans le cadre de deux réunions philosophiques, il m'aurait fallu trop résumer
ce qui aurait rendu mon discours encore plus abscons.
Cependant,
comme je l'ai signalé au début de cet exposé, j'ai développé plus complètement
mes raisonnements dans un livre : "L'Ordre Fractal". (non édité)
Pour tous ceux
et celles qui sont intéressés par ma théorie, je m'engage à leur faire parvenir
mon livre par la poste moyennant une somme de
59 FF, (soit 9 Euros) pour les frais de fabrication, à laquelle devront
être ajoutés les frais de port pour l'envoi d'un colis de 485 grammes au départ
de Bourbon L'Archambault
Veuillez
adresser votre demande accompagné du règlement à :
Jacques LARVARON
1, rue de la Burge
03160 BOURBON L'ARCHAMBAULT
FRANCE